Immobilier : pourquoi la baisse des prix est inévitable
Dans une interview accordée au Revenu, Henry Buzy-Cazaux, le président de l’Institut du management des services immobiliers, explique que la baisse des prix est un horizon inévitable d’ici la fin de l’année, en raison d’une multitude de facteurs dont la hausse des taux du crédit immobilier.
Un marché en suspend
L’heure est au bilan pour les acteurs du marché immobilier. L’état d’urgence sanitaire mis en place du 17 mars au 11 mai a eu un impact important sur leur activité. D’abord la fermeture pure et simple des agences immobilières, l’interdiction d’assurer des visites de biens et l’impossibilité d’effectuer des diagnostics techniques. Rares sont les notaires à avoir proposé la signature électronique d’actes de vente en visioconférence autorisée par décret à partir du 3 avril, tandis que les banques ont dû allonger leurs délais pour statuer sur les demandes de financement. Les actes notariés ont chuté de 75% d’après le Conseil supérieur du notariat, la production de crédit immobilier a reculé de 41% selon l’Observatoire Crédit Logement/CSA, et le nombre de transaction a baissé de 160 000 ventes. Et on ne parle pas des chantiers à l’arrêt – 90% selon Le Revenu – durant le confinement ! On s’attend logiquement à voir les professionnels du secteur immobilier redoubler leurs efforts pour compenser en partie les pertes liées à la crise sanitaire.
5 à 10% de rabais sur les prix
Les notaires franciliens n’observent pas de baisse des prix, idem pour le baromètre LPI/SeLoger qui relève même une courbe ascendante, et MeilleursAgents a encore relevé une légère augmentation de 0,1% en mai à l’échelle nationale. Doit-on en conclure que la crise sanitaire n’a pas de prise sur la pierre ? Non répond Henry Buzy-Cazaux. Dans son interview, le président de l’Institut du management des services immobiliers, il estime qu’il « n’y a pas de raisons que le secteur de l’immobilier ne soit pas lui aussi touché par l’impact d’une crise qui a mis l’économie en panne ». « Par le choc économique, cette crise sanitaire va forcément affecter le pouvoir d’achat immobilier de la totalité des ménages, surtout en cas de hausse de près de 10% du chômage en sortie de confinement » affirme-t-il, pronostiquant une baisse de 5 à 10%. Standard & Poor’s avance un chiffre plus modéré : l’agence de notation prévoit une baisse des prix de 2,5% dès cette année.
Crédit immobilier : après la pluie, le beau temps
Après une hausse des taux immobiliers amorcée dès le début d’année 2020 et qui s’est accentuée avec le confinement, le premier mois d’été annonce enfin une éclaircie. En effet, quelques baisses comprises entre 0,20% et 0,40% viennent rebooster le crédit immobilier. Ces baisses concernent les établissements ayant fortement augmenté leurs taux en temps de crise sanitaire. Pour les autres taux d’emprunt, l’heure est à la stagnation. Côté financement, c’est donc le moment de réaliser son projet immobilier. Un courtier peut vous accompagner, en comparant pour vous les meilleures offre de prêt des différentes banques, dans la recherche du meilleur taux de crédit immobilier.